Etape 8 - Puebla - Autour du Zocalo
Samedi 31 janvier. Levé une fois de plus de bonne heure... Profitons encore un petit peu du décalage horaire pour se lever tôt... Cette fois-ci, direction le terminal ADO TAPO***, porte ouverte vers le sud et l'est du pays. Pour s'y rendre, passage obligé par le métro. A l'entrée de la gare routière, une exposition d'instruments de musique brille sous l'éclat du gigantesque dôme de verre. Impressionnant. Le terminal est le plus grand du pays. Une véritable ruche. Tunnels, magasins, boutiques de luxe, vendeurs à la sauvette... Jamais je n'avais vu un tel fourmillement d'êtres humains !
Allez zou, une fois enregistrés sur le plan de voyage, on grimpe à bord du bus ADO. Direction Puebla***, la perle des villes coloniales du Mexique. Un trajet inoubliable sous le soleil mexicain. Une heure pour s'extraire de la jungle urbaine de Mexico. Conurbation urbaine, entrelacs des autoroutes qui se croisent et s'entremêlent. Au-dessus, les collines égrènent leurs favelas jusqu'à perte de vue. Ici, Rio n'est pas loin. La pauvreté est partout. La démesure aussi. Et la pollution. Toujours et encore. Au bout d'une heure, on s'extraie enfin du smog. Le soleil brille haut dans le ciel et les pentes enneigées du Popocatéptl surgissent de la brume. Magique. Le Popo est à Mexico ce que le mont Fuji est à Tokyo. Un volcan vénéré. Il dresse son cône presque parfait à 70 km au sud-est de Mexico. 5.452 mètres. Ce montre mérite plus que jamais son surnom de "montagne qui fume". Hélas, son ascension est absolument interdite... En cas d'éruption massive, près d'un million de personnes serait directement menacé. A côté du Popo se découpe la silhouette allongée de l'Ixtaccihuatl (5.230 m), dont le nom signifie "la femme endormie". Vénérés par les Aztèques, ces deux volcans conservent encore toute leur puissance symbolique auprès des populations indiennes qui se rendent sur ses pentes pour leur faire des offrandes. Le volcan, croient-ils, abrite l'âme de Tlaloc, dieu de la pluie, qui peut intercéder en leur faveur pour de bonnes récoltes. Bon, pas simple de faire des photos du volcan derrière la vitre du bus, mais une Américaine me fait une petite place à se côtés.
Un peu plus de deux heures après notre départ, nous voici donc à Puebla***, 4e ville du pays, Puebla la bourgeoise et la conservatrice. Ville baroque, ultra-baroque même avec ses façades colorées et ses céramiques. Le centre historique, inscrit au patrimoine mondial de l'humanité, se visite à pied. ça tombe bien, une fois descendu du bus, on grimpe dans un taxi qui nous amène directement au Zocalo***. Une des plus belles places du pays, avec en point d'orgue la silhouette extravagante de la cathédrale. La légende veut que ce soient des anges, qui descendus sur terre, imaginèrent le plan en croix du centre de la ville, d'où le nom de Puebla de los Angeles. Difficile à avaler quand même... Je préfère me concentrer sur cette belle fontaine San Miguel qui se dresse au milieu de la place envahie de vendeurs à la sauvette, de clowns et de marchands ambulants. Dans un coin de la place, les cireurs de chaussures sont à la peine. Plus loin, des indiens surchargés de ballons laissent des traces bariolées dans leur sillage. Les terrasses des cafés qui bordent la place affichent complet. Sur les bancs, des retraités profitent de l'ombre des grands arbres de la place pour se garder des ardeurs du soleil...
Au nord de la place se dresse l'incontournable cathédrale**. Sa construction a duré 74 ans à partir de 1575, d'où une différence de style. Façade principale Renaissance, mais intérieur néoclassique. Les tours culminent à 74 m de haut et sont les plus hautes du Mexique.


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